25 février 2009

Controverse autour du " parachutage " de M. Pérol



Nicolas Sarkozy ne voit pas le " problème ". Martine Aubry estime qu'on risque de n'être " plus dans une République ". La nomination de François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête de la banque issue de la fusion des Caisses d'épargne et des Banques populaires, suscite une vive polémique. Mardi 24 février, le président de la République a invoqué depuis Rome le verdict de la Commission de déontologie, chargée d'examiner le cas des fonctionnaires qui " pantouflent " dans le privé. Elle " a donné son point de vue, et son point de vue a été communiqué aux deux banques. Il sera rendu public ", a affirmé M. Sarkozy, prétendant qu'on verrait bientôt la différence " entre une polémique et un problème ".
Le propos du président de la République est faux. La Commission ne s'est pas réunie et dispose d'un délai d'un mois pour délibérer. Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, a reçu mardi après-midi une lettre du président de cette Commission, Olivier Fouquet, qui a donné " une opinion personnelle qui n'engage pas la Commission ". M. Fouquet s'est référé à la " jurisprudence traditionnelle ". " Il faut en conclure, écrit-il, que (...) la jurisprudence de la Commission est applicable " à M. Pérol, sous réserve qu'il ait exercé ses fonctions à l'Elysée " dans les conditions habituelles ".
La Commission se prononce en droit, sur un sujet pénal et donc " d'interprétation stricte ", rappelle M. Fouquet. Or la controverse est plus vaste. Elle porte sur la légitimité politique ou éthique qu'a M. Sarkozy à " parachuter " son bras droit en matière économique à la tête de la future deuxième banque française.
" Il faut que Nicolas Sarkozy sache qu'il est le chef de l'Etat et qu'il n'a pas vocation à nommer les présidents de banques après les patrons de presse, les procureurs et demain les juges d'instruction ", a accusé Mme Aubry. " Ce n'est pas M. Pérol qui est en cause mais l'omnipotence de Nicolas Sarkozy ", a estimé Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière.
Le chef de l'Etat se juge redevable envers M. Pérol, ancien banquier de Rothschild et Cie, qui a fortement réduit sa rémunération pour le rejoindre à l'Elysée et avait indiqué qu'il ne resterait pas tout le quinquennat.<>

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