3 mars 2009

OGM : la Commission européenne désavouée par une majorité d'Etats

Vingt-deux pays de l'UE ont refusé la levée de l'interdiction de culture du maïs MON 810 en Autriche et en Hongrie.

C'est une fronde contre la position pro-OGM de la Commission européenne qui pourrait bien faire les affaires de la France. Les Etats membres ont rejeté, lundi 2 mars à Bruxelles, la levée de l'interdiction de la culture du maïs génétiquement modifié de la firme Monsanto (MON 810) en vigueur en Autriche et en Hongrie. Le vote est survenu alors que l'exécutif européen s'apprête à recommander une levée similaire de la clause de sauvegarde sur le MON 810 adoptée en France à la suite du Grenelle de l'environnement.
Lors d'une réunion des ministres de l'environnement, 22 des 27 Etats de l'Union ont refusé de suivre la recommandation de la Commission. Seuls le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède, la Finlande et l'Estonie l'ont soutenue. Plusieurs pays, dont la France, l'Espagne, l'Italie ou l'Allemagne, ont jugé peu judicieux de suivre l'avis du collège des commissaires, alors que l'autorisation de culture du MON 810 arrive à échéance en 2009. Une procédure de renouvellement pour dix ans est en cours.
" Il s'agit du plus gros score contre une proposition de levée d'une clause sauvegarde, a déclaré Jean-Louis Borloo. C'est une décision politique contre la précipitation de la Commission. " Le ministre français de l'écologie en a de nouveau profité pour mettre en cause les procédures d'autorisation des organismes génétiquement modifiés (OGM) et les méthodes de l'Agence européenne pour la sécurité alimentaire.
Il espère qu'une majorité équivalente pourra être réunie en cas de vote sur la clause de sauvegarde française. Les Etats membres ont trois mois pour se prononcer pour ou contre la recommandation de la Commission. Mais les débats devraient, cette fois, avoir lieu entre ministres de l'agriculture et non de l'environnement.

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