26 mars 2009

Rémunérations des patrons : l'Elysée mise toujours sur l'autodiscipline

Nicolas Sarkozy n'a pas cédé à la pression de sa majorité, qui, toute la journée du mardi 24 mars, a fait monter la pression en faveur d'une loi interdisant les bonus et les stock-options dans les entreprises aidées par l'Etat.

En dépit de la multiplication des " affaires " dans les grandes sociétés cotées en Bourse depuis dix jours - l'attribution de 320 000 stock-options aux dirigeants de la Société générale, l'annonce d'un parachute doré de 3,2 millions d'euros pour l'ex-PDG de Valeo et le versement, révélé mercredi 25 mars par Libération, de 51 millions d'euros de bonus aux managers de Cheuvreux, une filiale du Crédit agricole -, le chef de l'Etat s'en tient à sa méthode. Laquelle consiste à pousser les patrons du CAC 40 à renoncer d'eux-mêmes à leurs avantages, en contrepartie du soutien financier de l'Etat, en rappelant ces mandataires sociaux à leur devoir de solidarité, et d'exemplarité, dans le contexte de crise.

" L'éthique du capitalisme, ce doit être une éthique de la responsabilité, une éthique de l'effort, une éthique de l'honnêteté, a martelé M. Sarkozy (...). Distribuer des bonus dans une entreprise qui met en oeuvre un plan social ou reçoit des aides de l'Etat, ce n'est pas responsable, ce n'est pas honnête (...). Il ne doit plus y avoir de parachute doré, il ne doit plus y avoir de bonus, de distribution d'action gratuites ou de stock-options dans une entreprise qui reçoit une aide de l'Etat, met en oeuvre un plan social d'ampleur ou qui recourt massivement au chômage partiel. "
Le message est directement adressé aux dirigeants de la filière automobile - Renault, PSA-Peugeot Citroën et Valeo - qui ont bénéficié d'un soutien de plus de 8 milliards d'euros pour surmonter la crise, ainsi qu'aux grands banquiers - BNP-Paribas, Société générale, Crédit agricole, Caisses d'épargne et Banques populaires -, aidés à hauteur de 21 milliards d'euros. Ces grands patrons se voient priés de renoncer à la part variable de leur rémunération, tant qu'ils n'auront pas remboursé leur dette envers l'Etat. Les entreprises sont prévenues : soit elles se plient à la règle, soit elles courent le risque de se voir privées du soutien public.

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