8 septembre 2009

Le grand emprunt de M. Sarkozy révèle sa vraie nature

certain scepticisme - pour ne pas dire plus - avait accueilli l'annonce du grand emprunt faite le 22 juin par Nicolas Sarkozy dans son discours au Congrès. Le montant de la dette publique - 1 414 milliards d'euros en juin, selon les chiffres de l'Insee -, le niveau du déficit budgétaire, qui a doublé en un an, pour franchir, le 31 juillet, la barre symbolique des 100 milliards d'euros, le déséquilibre des comptes sociaux, qui se dégradent sous l'effet de la crise, toutes ces données faisaient craindre à beaucoup une nouvelle fuite en avant. Dans les ministères, au Parlement, les " orthodoxes " s'inquiétaient du retour en force du conseiller spécial du président, Henri Guaino. Cet ancien séguiniste, grand pourfendeur de la fracture sociale, a le don de prendre à rebrousse-poil ceux qui ne croient pas à son pari que les investissements de demain financeront les dettes d'hier et d'aujourd'hui.
Deux mois et demi plus tard, les inquiets peuvent se rassurer. L'emprunt ne sera probablement ni le grand événement financier annoncé, ni la fuite en avant redoutée. Il s'apparente davantage à une opération politique destinée à gérer la phase délicate dans laquelle se trouve le chef de l'Etat. En ce mois de septembre, M. Sarkozy doit préparer la sortie de crise, alors que les Français souffrent encore de celle-ci, et il doit le faire alors qu'il est déjà entré en campagne : derrière le scrutin régional de mars 2010 se profile la présidentielle de 2012, pour laquelle la machine UMP commence déjà à se mobiliser.

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