8 octobre 2009

Escroquerie au portable: deux frères mis en examen à Hyères

Deux frères domiciliés à Hyères (Var), soupçonnés d’une vaste escroquerie à la téléphonie mobile qui porterait sur 900.000 euros environ, ont été mis en examen pour «escroquerie» et placés sous contrôle judiciaire. Âgés de 51 et 49 ans, ils ont reconnu les faits et, pour retrouver la liberté, ont versé l’un et l’autre une caution de 100.000 euros.

Les deux frères, gérants de plusieurs sociétés dont une de téléphonie, ont été confondus fin septembre par l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologie de l’information et de la communication (OCLCTIC), saisi par un juge d’instruction de Toulon (Var).

A l’origine de cette affaire, une plainte de la société France Télécom, qui avait été alertée par certains de ses clients.
La méthode utilisée dite du «call back» consiste à piéger des usagers en les incitant à rappeler un numéro surtaxé commençant par 089, soit en faisant sonner le portable une à deux fois, soit en laissant un message.

Robots dispersés géographiquement
Selon un magistrat toulonnais ayant lui-même reçu un message disant «C’est Sandrine, tu te souviens de moi, rappelle-moi au 089XXX», la première impulsion était facturée à plus d’un euro.

Plusieurs milliers de personnes auraient été victimes de cette arnaque portant sur un nombre infini de petits préjudices dont l’ampleur est toujours en cours d’évaluation par le magistrat en charge du dossier au tribunal de Toulon.

Ce genre de fraude est «courante» et permet de «gagner très rapidement de grosses sommes d’argent», selon Guillaume Lovet, expert au sein de la société de sécurité informatique Fortinet.

Pour passer un grand nombre d’appels, les cybercriminels, explique-t-il, ont recours à des robots habituellement dispersés géographiquement pour éviter de se faire repérer.

SMS frauduleux en recul grâce au 33700

Sur le même modèle, les SMS frauduleux, du type «Je n’arrive pas à te joindre, rappelle-moi au 08…» ou encore «Vous avez gagné 5.000 euros, rappelez» tel numéro, sont aussi très répandus.

Après avoir enregistré «un pic il y a un an», ils sont toutefois en net recul depuis le lancement en octobre 2008 par les opérateurs mobiles du 33700, observe Jérôme Clauzure, délégué général de l’Association française des utilisateurs des télécommunications (Afutt).

Le 33700, auquel les consommateurs sont invités à transférer les spams qu’ils ont reçus, avait déjà enregistré près de 200.000 signalements en février 2009, aboutissant à la fermeture de 150 services.

«Les médias ont également joué un rôle d’information du public qui a largement concouru à diminuer le phénomène», estime Jérôme Clauzure, même si certains, notamment les personnes âgées, tombent encore dans le piège.

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