13 octobre 2009

Son nom: Jean Sarkozy. Sa qualification: deux semestres de droit

Une ligne prestigieuse sur son CV... et une petite réputation internationale. Plusieurs médias étrangers, anglais, italiens et même chinois commentent la probable accession à la tête de l’Epad de Jean Sarkozy, surnommé «le Prince Jean» par la presse britannique, ou encore le «benjamin blond du Président» chez Il Corriere della Sera.

Le site du magazine allemand Focus résume la situation à la manière d’une bande-annonce de film. «Un jeune homme de 23 ans va devenir le responsable d’un organisme qui gère des milliards. Son nom: Jean Sarkozy. Sa qualification: deux semestres de droit.»

Les autres médias ne manquent pas, dans le portrait qu’ils brossent du conseiller général UMP, de souligner ses failles. Âge, antécédents familiaux, CV léger: tout y passe. «La candidature de Sarkozy II, le jeune, représente une continuité dynastique à Neuilly», analyse Il Corriere della Sera. Le Daily Mail écrit, lui, que le fils du chef de l’Etat «a lutté pour se débarrasser de son image de "dauphin", l’héritier du trône».

Charles Bremmer, du Times, le surnomme «Sarko Junior» et rappelle, sur son blog, qu’il «redouble sa seconde année de licence de droit à la Sorbonne». Avec, parfois, un poil de mesquinerie: le même Charles Bremer s’attarde, dans son article du Times, sur «l’allure de golden-boy blond, de Sarko Jr, beaucoup plus grand que "le père"». Ou encore la précision – avouons-le, gratuite, du Daily Mail –, qualifiant Nicolas Sarkozy «de Président marié trois fois».

«L'ascension de l’oisillon de la politique»
On insiste aussi sur l’importance du poste visé par jeune élu. «Pas une bagatelle», glisse Il Corriere della Sera. Le Times mentionne, lui, «l’embarras des fidèles de Sarkozy à catapulter le "dauphin"» à la tête d’un organisme qui «brasse un milliard d’euros par an». Du coup, remarque le Times, «si la décision est confirmée en décembre, l’ascension de l’oisillon de la politique aura été encore plus météorique que son père».

D’où les accusations, dans toutes les langues, de «népotisme», qui ciblent «la dynastie Sarkozy» (The Guardian). Sur son blog, Charles Bremmer reprend une formule des ses amis français: «banana republic» dans le texte!

Une nomination «décidée au sommet par le Président et sa caste» qui gêne même «au cœur du Sarkoland». Premier de ces «barons» à devoir serrer les dents, selon lui: Patrick Devedjian, patron «amer» du conseil général des Hauts-de-Seine et futur ex-président de l’Epad. Nombre de médias britanniques relèvent la formule empruntée à Corneille, selon Bremmer pour «éviter un crime de lèse-majesté»: «Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années».

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