2 novembre 2009

L'Arcep menace Orange et SFR

L'arrivée probable de Free sur le marché de la téléphonie mobile n'est pas la seule mauvaise nouvelle de cette fin de semaine pour les opérateurs. L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) menace Orange et SFR d'une amende de 600 à 700 millions d'euros chacun. Leur faute ? Ne pas déployer suffisamment de relais 3G. Selon Les Echos , le gendarme des télécoms serait exaspéré par le comportement des opérateurs mobiles, qui réduisent d'un tiers leurs investissements de déploiement de réseau. Pourtant, ce sont les opérateurs eux-mêmes qui ont fixé leurs objectifs lors de l'acquisition de leur licence, en 2001 pour Orange et SFR, en 2002 pour Bouygues.
Interrogée par lepoint.fr, l'Arcep explique qu'elle ne fait que "contrôler le respect des engagements pris lors du dépôt des dossiers pour l'attribution des licences 3G". Selon le porte-parole, Orange avait promis de couvrir 98 % de la population, et n'en couvrait en août 2009 que 80 %. SFR, plus optimiste encore, estimait pouvoir atteindre 99,3 % de la population... et n'en couvrait à la même date que 83 %. Fin septembre, l'Autorité de régulation a confirmé qu'elle menait la vérification de la couverture réseau, une démarche annoncée de longue date, qui n'a donc pas pu surprendre les opérateurs.
"La loi de modernisation de l'économie (entrée en vigueur en 2007, ndlr) nous a apporté un pouvoir de sanction accru", se félicite le porte-parole de l'Arcep. Même si le gendarme des télécoms "n'en est pas encore au stade de la mise en demeure", cette dernière pourrait venir "dans les prochaines semaines". Elle serait "la première étape d'une procédure de sanction". Les opérateurs sont avertis.
Du côté des opérateurs, l'ambiance est plutôt sereine. Pour SFR, cette démarche de l'Arcep "n'est pas une surprise". Contacté par lepoint.fr, un porte-parole explique que la couverture 3G est effectivement "en deçà des projets très ambitieux". L'opérateur espère "trouver le meilleur accord avec l'Arcep" et ne semble pas extrêmement inquiet. Dans le passé, SFR a déjà eu à subir par deux fois les injonctions du gendarme des télécoms, résolvant toujours le différend en prenant de nouveaux engagements. "Peut-être y a-t-il une posture un peu plus dure cette fois-ci", estime SFR, tout en restant confiant dans sa capacité à "réutiliser les bandes de fréquences de la 2G pour déployer la 3G" plus rapidement dans les prochains mois. Mais face à la détermination de l'Arcep, Orange et SFR vont devoir accélérer la cadence s'ils veulent éviter l'amende.

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