1 avril 2010

Sarkozy exhorte les députés UMP à maintenir le bouclier fiscal









Le président Nicolas Sarkozy a exhorté, mercredi 31 mars, les députés UMP à ne pas revenir sur  le bouclier fiscal, l'une des mesures les plus symboliques de son quinquennat. "Ne touchez pas au bouclier fiscal !" a lancé le président, selon des participants à la réunion avec les élus UMP à l'Elysée.

Un grand nombre de parlementaires UMP réclament de plus en plus ouvertement un aménagement (CSG et CRDS extraites du bouclier contre, par exemple, une sortie de la résidence principale du calcul de l'ISF), une suspension, voire la suppression du bouclier fiscal. Le chef de l'Etat a également enjoint aux députés UMP de ne pas remettre en cause la règle du non-remplacement "d'un fonctionnaire sur deux" partant à la retraite, mise en œuvre par le gouvernement. Certaines voix demandent que cette règle soit assouplie, notamment dans la police.
Le chef de l'Etat a toutefois promis aux députés "un effort", notamment dans la perspective de "la réforme des retraites". S'agissant de l'interdiction du port du voile intégral, il a réaffirmé qu'il était pour "la fermeté". "Il est très combatif. Bonne ambiance", commentait auprès de la presse par Texto un député, durant la réunion. Sorti avant la fin, Philippe Morenvillier (Meurthe-et-Moselle) a déclaré que Nicolas Sarkozy avait affirmé que "les résultats des réformes" se produiraient "dans la deuxième partie du quinquennat".
La rencontre avec les députés UMP, dix jours après la débâcle de la droite aux élections régionales, a commencé peu après 18 h 30. Un peu plus tôt, à l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, avait donné le ton en lançant : "Il ne vous surprendra pas que le président de la République a eu l'occasion de rappeler ces derniers jours qu'il ne reviendrait pas sur le bouclier fiscal."

DEUX PROPOSITIONS DE LOI
Treize députés UMP ont annoncé juste avant la réunion qu'ils allaient demander la suspension de cette mesure dans une proposition de loi. Des villepinistes – Marc Bernier, Marie-Anne Montchamp, Michel Raison – sont les signataires du communiqué, de même que Michel Piron et René Couanau, qui avait déposé en mars 2009 un amendement pour suspendre le fameux bouclier plafonnant l'impôt à 50 % des revenus.
"Au moment où un effort national est nécessaire pour réformer les retraites, réduire les déficits, soutenir les personnes en situation de précarité, il est indispensable que cet effort soit partagé par tous", écrivent les treize députés dans un communiqué. "Nous avons donc décidé de demander la suspension du bouclier fiscal et déposerons à cet effet une proposition de loi", ajoutent les signataires, parmi lesquels le député des Yvelines Pierre Cardo.
Les membres de l'opposition ont aussi réagi à l'annonce du maintien du bouclier fiscal : "On a le droit d'être intelligent, de s'adapter au changement économique", a lâché  Michel Sapin, secrétaire national du PS à l'économie, sur la chaîne télévisée Public Sénat. "J'ai vu beaucoup d'autres dirigeants en Europe adapter leur politique à des situations de crise. Là, rien du tout." De son côté, le chef de file des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a annoncé le dépôt, mardi, d'une proposition de loi demandant l'abrogation du bouclier fiscal. Elle sera discutée le 20 mai lors de la journée d'initiative parlementaire du groupe.
lemonde.fr

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