11 mai 2010

Réforme des retraites : découvrez toutes les hypothèses chiffrées du COR

Le Conseil d'orientation des retraites (COR) publie ce mardi après-midi un rapport sur l'impact financier de deux des solutions envisagées pour financer les retraites : le report de l'âge légal de la retraite (aujourd'hui fixé à 60 ans) et l'allongement de la durée des cotisations (41 annuités pour les départs à partir de 2012).
L'intégralité des conclusions du Conseil est disponible en cliquant ici.





Le COR propose trois variantes, 1, 2 et 3. Le scénario 1 porte sur les variations de durée de cotisation. Si la durée de cotisation pour une retraite à taux plein passait à 43,5 ans en 2050, "le solde de la CNAV en 2050 serait amélioré de 9 milliards d'euros, soit environ 15 % du besoin de financement estimé alors à 64 milliards d'euros", estime le COR.
La variante 2 joue, elle, sur l'age légal de la retraite (60 ans, l'âge minimal auquel il est possible de prendre ses droits à la retraite ; la pension subit une décote en fonction du nombre de trimestres acquis) et sur l'âge du taux plein (65 ans, âge auquel la retraite au taux plein est acquise d'office). Si l'âge légal passait à 63 ans et l'âge du taux plein passait à 68 ans, le solde du régime général s'améliorerait de "17 milliards en 2030, soit près de 50 % du besoin de financement estimé alors à 35 milliards". Une solution qui générerait des "gains financiers plus rapides" que la première.
Troisième variante : une combinaison des deux bornes. Si la durée de cotisation passait à 43,5 (en 2050), l'âge légal à 63 ans et l'âge du taux plein à 68 ans, le solde du régime général serait amélioré de "17 milliards d'euros en 2030 et de 23 milliards en 2050".
Au final, cette dernière hypothèse qui combine un report de l'âge légal à 63 ans avec 45 ans de cotisation permet de couvrir 53% des besoins de financement projetés à l'horizon 2050 pour la seule branche retraite du régime général (salariés du privé). Ces besoins pourraient atteindre près de 65 milliards d'euros.  Cette hypothèse est cependant la plus défavorable pour les salariés en termes d'allongement de la vie active. Le COR se place par ailleurs pour ce chiffrage dans le scénario économique intermédiaire de son précédent rapport, présenté le 14 avril, avec un taux de chômage à 4,5% ; un chiffrage optimiste s'il en est.
L'épineux problème du travail des seniors
Il est frappant de considérer que dès l'ouverture de l'un des documents mis en ligne, le COR précise qu'il n'existe pas "aujourd'hui d'unanimité de vues [en son sein] sur l'opportunité de continuer à allonger la durée d'assurance requise pour le taux plein ou de relever les bornes d'âges de la retraite".
Il est clair, explique le COR, que des économies réalisées par le biais de ces deux mesures supposent que "les conditions permettant un allongement effectif de la durée d'activité professionnelle [sont] réunies sur le marché du travail".
Le Conseil insiste ainsi sur la fait que "la priorité doit être de permettre aux seniors de rester en emploi au moins jusqu'à 60 ans, ce qui suppose une amélioration de la situation du marché du travail et un rehaussement du taux d'emploi en général".
Le Conseil précise également qu'aucune des variantes présentées "n'est privilégiée" et "n'a de valeur de préconisation" de sa part.
latribune.fr

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