9 novembre 2010

Bettencourt - Un ex-chauffeur met indirectement en cause Sarkozy

PARIS, 8 novembre (Reuters) - Un ancien chauffeur de l'héritière de L'Oréal (OREP.PA: Cotation) Liliane Bettencourt déclare au site internet Mediapart qu'une employée lui a parlé d'une demande d'argent de Nicolas Sarkozy à la milliardaire en 2007.
Dans cet entretien publié lundi par le site d'information, Dominique Gautier explique avoir recueilli fin 2006 ou début 2007 cette confidence de Nicole Berger, ancienne gouvernante aujourd'hui décédée.

"Lors d'une conversation téléphonique, (...) elle m'a dit que M. Sarkozy était venu chercher de l'argent chez M. et Mme Bettencourt (...) C'était juste en pleine campagne électorale", déclare Dominique Gautier.
Il dit penser que Nicole Berger tenait ses informations de Liliane ou André Bettencourt, décédé fin 2007: "Pour qu'elle me dise que M. Sarkozy était venu certainement pour demander une aide, c'est que quelqu'un lui a dit, mais pas dans le personnel, plutôt monsieur ou madame".
L'entourage de Nicolas Sarkozy a contesté formellement de précédentes affirmations allant dans le même sens, provenant de l'ancienne comptable des Bettencourt Claire Thibout.
Mediapart avait publié au printemps des propos imputés à cette dernière évoquant des remises d'espèces à Nicolas Sarkozy.
Interrogée par les policiers, Claire Thibout avait dit n'avoir jamais porté ces accusations mais maintenu que les Bettencourt remettaient de l'argent en liquide à des hommes politiques et dit qu'il était "possible" que Nicolas Sarkozy ait fait partie des visiteurs.
Plusieurs autres employés de la maison Bettencourt ont également dit à la police que des enveloppes de billets étaient distribuées par les Bettencourt à des hommes politiques, sans citer de noms.
Dominique Gautier admet dans son entretien avec Mediapart qu'il n'a rien dit sur Nicolas Sarkozy aux policiers, qui l'ont déjà interrogé, mais assure que c'était parce qu'il craignait de subir les interrogatoires à répétition de Claire Thibout.
"Quand on voit à quelle sauce est mangée Mme Thibout maintenant, j'ai pas envie de passer par là. J'ai pas envie d'être reconvoqué à la brigade financière pour dire des choses qu'on m'a dites mais que je n'ai pas pu vérifier", dit-il. (Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser)

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