10 mai 2009

Qui peut parler pour les musulmans de France ?


En 2003, alors ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy avait oeuvré à la mise en place d'une instance " représentative " musulmane, le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui intégrait les principales composantes de l'islam.
Aujourd'hui, certains souhaitent la création d'une structure laïque à vocation culturelle, sur le modèle du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). C'est de Cannes, où il réside, qu'Azzedine Zaïm Bouamama, industriel d'origine algéro-marocaine, a décidé de reprendre l'initiative et d'expérimenter un " CRIF musulman " en région Provence-Alpes-Côte d'Azur avant de le lancer au niveau national. " Je veux donner la possibilité à une majorité silencieuse de musulmans laïcs de s'exprimer ", explique M. Bouamama, qui multiplie les rencontres avec les autorités administratives ou religieuses et prend des contacts avec des mécènes arabo-musulmans.
Le besoin d'installer, à côté du CFCM, une organisation laïque s'est notamment fait sentir, en janvier, quand l'offensive israélienne à Gaza a créé des tensions communautaires en France. Le CFCM est aujourd'hui affaibli par des dissensions entre l'Union des organisations islamiques de France, qui défend un islam revendicatif et se mobilise pour la cause palestinienne, et la tendance modérée, incarnée par Dalil Boubakeur, responsable de la Grande Mosquée de Paris.
Comme ses prédécesseurs, le projet de M. Bouamama va être confronté aux divisions intermusulmanes et aux craintes de renforcement du communautarisme, mais il est vu d'un bon oeil jusque dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.

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