10 mai 2009

Une étude argentine met à son tour en cause un désherbant de Monsanto

En Argentine, une étude confirme les craintes des mouvements paysans et des communautés indigènes, qui dénoncent depuis des années les effets nocifs pour la santé du glyphosate utilisé dans la culture intensive du soja génétiquement modifié. Ce pesticide constitue le principal actif du désherbant Roundup, conçu et commercialisé par la compagnie américaine Monsanto. Ses effets ont déjà été dénoncés, notamment par le biochimiste français Gilles-Eric Séralini.
S'appuyant sur une étude menée sur des embryons, des chercheurs du Conseil national de recherches scientifiques et techniques et de la faculté de médecine de l'université de Buenos Aires affirment que le glyphosate est hautement toxique. Des concentrations infimes, même à des doses très inférieures à celles utilisées dans les fumigations, provoqueraient, selon eux, des troubles intestinaux et cardiaques, ainsi que des malformations et des altérations neuronales.
Les dénonciations de ces phénomènes se sont multipliées dans les provinces productrices de soja. Un exemple : sur les 5 000 habitants du village d'Ituzaingo-Anexo, dans la province de Cordoba, plus de 200 cas de cancers ont été recensés, mais également de nombreux cas de malformations de foetus, de problèmes hormonaux et respiratoires.
Avec le boom du prix du soja, la fièvre de " l'or vert " s'est emparée des agriculteurs. Le soja RR (Roundup Ready) occupe désormais 17 millions d'hectares, soit 50 % de la surface cultivée totale de l'Argentine et y représente 99 % de la culture du soja.
L'épandage de pesticides se fait par avion, au-dessus des champs de soja, souvent proches d'habitations. Le Roundup a la propriété de rester longtemps dans l'atmosphère et de pouvoir être transporté sur de longues distances par le vent et l'eau. Il tue les plantes, à l'exception du soja transgénique.
En France et aux Etats-Unis, Monsanto a été condamné pour publicité mensongère, pour avoir affirmé que le Roundup était inoffensif pour l'homme. Le gouvernement argentin, lui, a autorisé la culture du soja transgénique sans études préalables. Le pays est le troisième exportateur mondial de soja, après les Etats-Unis et le Brésil, mais le premier exportateur de ses produits dérivés, farines et huile.

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