11 septembre 2009

Des députés UMP tancent le M. Diversité du gouvernement

La position sur la burqa du commissaire à la diversité Yazid Sabeg suscite l'indignation de plusieurs parlementaires. Le président de la mission parlementaire sur le port du voile intégral André Gérin (PCF) et son rapporteur Éric Raoult (UMP) ont écrit à François Fillon pour dénoncer les propos, selon eux "déplacés", de Yazid Sabeg sur le débat ouvert par les députés. Dans une lettre datée de mercredi dont l'Agence France-Presse a eu copie, les deux députés accusent le M. Diversité du gouvernement de "mettre en cause, dans des termes qui paraissent déplacés, non seulement le bien-fondé et la création de la mission, mais aussi la volonté des parlementaires de travailler dans la sérénité en portant un regard objectif sur cette pratique du voile intégral". Exprimant leur "très vive surprise" et celle de leurs "collègues", ils jugent que la voie empruntée par la mission est "sérieuse et prudente sur un sujet complexe et délicat". En cause ? Une interview, parue mardi dans La Croix , dans laquelle Yazid Sabeg estimait que le débat ouvert par la mission sur le port du voile intégral "pourrait bien" être un "nouveau piège tendu à notre pays (...) car la polémique sur la burqa va rouvrir des frustrations, des antagonismes, des racismes, alors qu'il faut, au contraire, rassembler les Français". En réaction à ces propos, neuf députés UMP membres de la mission ont demandé pas moins que la démission du commissaire à la diversité. Composée de députés des quatre groupes politiques de l'Assemblée (UMP, SRC, NC, GDR), la mission, mise en place début juillet, a démarré une série d'auditions afin d'ouvrir un "dialogue" sur le voile intégral en France. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a de son côté conforté le rôle de la mission. "Mise en place sur décision unanime de la conférence des présidents (où tous les groupes politiques sont représentés, ndlr), elle répond à la nécessité d'évaluer la pratique" du port du voile, d'en analyser "les causes et les conséquences" et s'il y a lieu, d'en tirer des "conclusions normatives". "S'agissant d'une question de société, c'est en pleine légitimité que le Parlement s'en est saisi", affirme-t-il.

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