3 septembre 2009

Ralliement de DE VILLIERS avec l'UMP

Les grandes manœuvres débutent le 11 juin lors d'un entretien décisif à l'Élysée. «Je crée le comité de liaison de la majorité. Je te propose d'y entrer. Tu garderas ta liberté de parole. Je ne veux pas d'un Villiers aseptisé», explique le chef de l'État à son ex-contempteur. Du baume sur les plaies de l'élu souverainiste, qui, après son échec aux européennes - 4,8 % avec les chasseurs - veut bien déposer les armes, mais pas ressembler à Vercingétorix vaincu exhibé par Jules César à Rome. Après avoir demandé un délai de réflexion, Villiers accepte «pour que sa voix soit mieux entendue». Auprès de ses amis, Villiers justifie son rapprochement : «Quand on reste à l'extérieur de la mouvance présidentielle, on n'a pas d'in­fluence. L'opinion ne considère pas les idées qu'on professe, mais le lieu d'où on parle.» Philippe de Villiers retourne alors à l'Élysée pour préciser le «deal» avec Claude Guéant, Xavier Bertrand et Brice Hortefeux.
Quelques jours plus tard, Nicolas Sarkozy lâche, devant les dirigeants de la majorité, que Philippe de Villiers et les chasseurs «nous rejoindront à la rentrée». Ce jour-là, seul Éric Besson relève l'information et émet des réserves. «C'était la première fois que je prenais solennellement la parole dans cette enceinte pour exprimer une crainte», confie le ministre de l'Immigration. À la sortie, Sarkozy lui conseille de rencontrer Villiers. Ce qu'il fera aussitôt.
Moins délicat à conclure, mais tout aussi surprenant, le ralliement des chasseurs remonte au 23 mars. Avant même les européennes ! Ce jour-là, Nicolas Sarkozy prend le temps de recevoir Frédéric Nihous, l'ancien candidat CPNT à la présidentielle. Les deux hommes se sont déjà croisés. Nihous a été membre du RPR jusqu'en 1993. Ils ont beau se vouvoyer, le courant passe entre eux. Mais c'est Xavier Bertrand qui poursuivra les contacts. Le Picard Bertrand et le Ch'ti Nihous font copain copain. En échange, l'Élysée fait des promesses aux chasseurs sur les dates de chasse au gibier d'eau et sur la ruralité. Il faut dire que le poids électoral est loin d'être négligeable en Picardie, en Aquitaine et en Poitou-Charentes.
Satisfait de cette double OPA estivale, Nicolas Sarkozy va devoir répartir les places aux régionales en­tre toutes ses composantes. Christine Boutin a déjà prévenu qu'elle ne laissera pas sa part. «J'ai appris tout ça par la presse. Politiquement, je comprends la stratégie de Sarkozy mais je ne laisserai pas dire n'importe quoi», avertit la rivale de Villiers. Des «peccadilles» qui n'inquiètent pas Sarkozy.

Les manoeuvres politiciennes commencent déjà avec en ligne de mire... 2012

Aucun commentaire: