23 mars 2010

Dominique de Villepin annonce qu'il crée son parti

L'annonce était attendue, elle n'en est pas moins symbolique des difficultés qui s'ouvrent pour la droite : Dominique de Villepin annonce dimanche soir qu'il compte fonder un "mouvement au service des Français". Il devrait annoncer plus formellement jeudi le nom et la tonalité de ce nouveau parti.

L'échec de l'UMP aux régionales signe la fin de la stratégie de liste unique et de parti unique de la droite républicaine, voulue par Nicolas Sarkozy. Si elle avait fonctionnée pour les européennes, cette approche unitaire a cette fois joué un rôle contre-productif en obligeant les électeurs de droite déçus ou critiques à l'égard du sarkozysme à se réfugier dans l'abstention ou le vote FN.
Ce revers électoral a servi certains élus UMP de sensibilités plus gaullistes ou plus centristes que le parti et qui ne pouvaient, jusqu'ici, les exprimer. Dès l'entre-deux-tours, Hervé Morin a ainsi annoncé qu'il comptait lui aussi faire du Nouveau Centre un parti plus autonome. Hervé de Charette lui a emboîté le pas en expliquant, dans Le Monde, que "la France a besoin du centre. La droite est orpheline du centre. L'enjeu de l'après-régionales, c'est la reconstitution de la force politique du centre, qui, avec son originalité et son indépendance, doit apporter sa contribution propre au relèvement du pays".
LE RETOUR DE LA SENSIBILITÉ GAULLISTE
Dominique de Villepin est mû par d'autres mobiles, dont l'inimitié tenace qu'il voue à Nicolas Sarkozy depuis des années, mais aussi la volonté de reconstituer une droite plus gaulliste, avec une composante sociale plus forte. Il n'est pas le seul. Les "chiraquiens", comme le jeune député de l'Aube François Baroin, relèvent la tête et osent exprimer la nécessité de retrouver cette fibre qui fit l'originalité de la droite française.
A ce titre, un sondage CSA pour Europe 1 devrait aider l'ancien premier ministre dans ses ambitions. Selon cette enquête, réalisée dimanche, 54% des Français attendent de Nicolas Sarkozy qu'il "adopte un style plus présidentiel". Et pour appuyer cette désaffection pour l'image du chef de l'Etat, celui-ci n'arrive qu'en troisième position comme candidat préféré des Français pour représenter l'UMP en 2012. Seuls 14 % des sondés lui accordent leur préférence, plus que François Fillon, qui obtient 13 %, et surtout moins que… Dominique de Villepin, en tête avec 16 %.
Une chose paraît en tous cas certaine : l'UMP peut se préparer à de longs et intenses débats internes d'ici à 2012.
Samuel Laurent

1 commentaire:

OrangeOrange a dit…

Dominique sera-t-il à Nicolas ce que Jacques fut à Valéry ?

OUI NON ? vu sur Pnyx.com: http://www.pnyx.com/fr_fr/poll/607

Ça y est, après avoir encaissé d'épisode en épisode la persévérance de la vengeance bouchère, après avoir à chaque étape, et sans succès, tendu la main pour une paix des braves, alors qu'il est sous le coup d'une condamnation en 2011, ... Villepin se lance, mais dans le combat direct avec Sarkozy, jusqu'où ira-t-il ? Pourrait-on voir se répéter le scénario de 1981 ? …