3 mars 2010

Peillon regrette d'avoir demandé la démission d'Arlette Chabot

Un mois et demi après avoir demandé la démission d'Arlette Chabot, Vincent Peillon a pour la première fois admis qu'il avait pu commettre "des fautes". L'eurodéputé, qui devait participer le 14 janvier à l'émission "A vous de juger" sur l'identité nationale après un face-à-face entre Eric Besson et Marine Le Pen, avait fait savoir à la dernière minute qu'il laissait sa chaise vide. Dans un communiqué lu en direct par Arlette Chabot alors que le programme avait déjà commencé, il avait demandé la démission de Mme Chabot, directrice de l'information, ainsi que des "dirigeants de France 2 qui ont autorisé cette opération", qualifiée de "dérive (...) indigne et inacceptable".


Invité de l'émission de Public Sénat "Déshabillons-les" (qui sera diffusée le 16 mars à 22 h 30), l'eurodéputé PS reconnaît avoir été "très maladroit". "J'ai fait ça [le communiqué] dans ma cuisine. Mon fils qui a treize ans est passé. Il m'a dit : 'Tu ne devrais pas mettre ça.' C'était mon seul conseiller. Vous voyez, les choses sont artisanales, en fait. Maintenant, je l'écouterai tout le temps. Je pensais qu'il était seulement bon en foot, en fait il est meilleur que moi en politique", explique-t-il.
Vincent Peillon n'avait finalement pas écouté son fils et son coup d'éclat, prémédité depuis plusieurs jours, avait déclenché les foudres des commentateurs et de nombreux responsables politiques, y compris au sein de son propre parti. Pierre Moscovici et Manuel Valls avaient ainsi dénoncé le 16 janvier la "méthode", estimant qu'on "avait toujours intérêt à débattre".
Ce qui n'avait pas empêché l'eurodéputé d'enfoncer le clou quelques jours plus tard. Dans un entretien au Monde, le 23 janvier, Vincent Peillon évoquait la "servilité de certains dirigeants" : "Arlette Chabot est directrice générale adjointe du groupe France Télévisions, et j'ai aussi mis en cause la responsabilité du président et du directeur général. Ce ne sont pas de simples journalistes. Ce sont les dirigeants du service public et les responsables de cette programmation, contestée aussi par de nombreux journalistes [...] Dans le classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse, la France est aujourd'hui 43e. Elle était 11e en 2002."
Le Monde.fr

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