Un an de préparation, 500.000 euros de budget, une présentation en grandes pompes pour... pas grand chose. Quelques heures après son lancement jeudi 7 janvier, le site participatif de l'UMP, "les créateurs de possibles" - le nom est inspiré du fameux "Yes we can" de Barack Obama - n'attire pas les foules, au grand dam du parti présidentiel.Chargé du volet "numérique" au sein du parti, Benoist Apparu avait beau s'enorgueillir sur LeMonde.fr d'avoir déjà récolté quelque 60.000 inscriptions quelques heures après le lancement du site, les chiffres révélés par 20minutes.fr vendredi ont rapidement renvoyé le secrétaire d'Etat au Logement à une toute autre réalité. 1.500 inscrits seulement. Un flop, surtout que la plupart des nouveaux inscrits avaient été recrutés bien avant le lancement dudit site. Le "projet phare de la stratégie de modernisation du mouvement populaire", comme l'avait présenté le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand lors de l'université d'été du parti en septembre dernier à Seignosse, semble bien mal parti. Pas étonnant. Depuis quelques mois le parti majoritaire échoue à chaque fois qu'il tente d'imposer sa marque sur la toile. Le Lipdub des jeunes populaires, rapidement rebaptisé "lip-daube" par les internautes, n'a essuyé que des railleries et a même causé à l'UMP des problèmes de droit d'auteurs, le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre s'est fait exclure par les utilisateurs du site de micro-blogging Twitter quelques heures seulement après la création de son compte, réactivé depuis, et le chef de l'Etat a même été victime de "Google Bombing", cette technique qui consiste à associer un nom à une insulte dans le moteur de recherche Google ("trou du cul du web" renvoyait vers le site officiel de Nicolas Sarkozy).
DiscrétionPour le lancement de son site participatif, le parti majoritaire a souhaité la jouer plus modeste. Pas de communiqué de presse, à peine quelques déclarations dans les journaux, pas d'annonce officielle. Le site des "créateurs du possible" ne fait par ailleurs même pas référence à l'UMP (sauf dans la page Mentions légales). Etait-ce pour éviter un fiasco trop retentissant ? "On n'a pas besoin de le lancer avec flonflons et trompettes.", jure au monde.fr la direction de la communication du parti majoritaire pour qui "un site communautaire s'adresse aux familiers de l'Internet".Mardi, l'UMP a tout de même pris le soin de réunir en catimini une dizaine de blogueurs qu'elle juge "influents" pour leur dévoiler la plate-forme quelques heures avant son lancement. L'opération de communication va-t-elle faire pshitt, ou plouf ? Réponse dans quelques mois.
Il y a 4 jours
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