10 février 2009

Oies plumées vivantes

Les images et les cris sont insoutenables... La scène, diffusée le 2 février 2009 dans le 20h de France 2 se déroule au fond d'un hangar d'une ferme perdue de Hongrie. Là-bas plus de 300 oies sont plumées vivantes, méthodiquement. Au sortir de cette torture, le volatile est nu, hagard, la démarche chaotique.
Cette pratique condamnée puis interdite par Bruxelles depuis 1999 a toujours cours dans certains pays, nouveaux membres de l'Union Européenne. C'est bien évidemment la rentabilité qui prévaut : les oies peuvent ainsi être plumées 2 fois par an pendant toute la durée de leur existence (contre une unique fois si c'est leur carcasse qui est plumée).
La convention européenne pour le bien-être animal existe, avec les recommandations associées et notamment celle sur les oies du 22/6/1999 précisant (art. 23) "3. Les plumes, y compris le duvet ne doivent pas être arrachés sur des oiseaux vivants", qui est en vigueur dans les pays membres de la convention depuis le 22/12/1999, tandis que la convention elle-même est en vigueur en Hongrie depuis le 1/10/2004, en Pologne depuis le 21/8/2008.
Son application n'est pas vérifiée et aucun organisme n'a été chargé de la répression des contrevenants. Plumer un palmipède (oie, canard, cygne...) vivant est interdit. Seul le plumage des carcasses est autorisé. "Mais la qualité des plumes est nettement moins bonne", explique un éleveur français qui souhaite rester anonyme. A la différence du plumage sur oie vivante qui se fait à sec, le plumage d'une carcasse nécessite de tremper la bête, une fois tuée, dans de l'eau bouillante pour pouvoir la plumer.
En Suède, le petit film sur les oies hongroises, réalisé par la télévision suédoise TV4, a fait un tel bruit que dès le lendemain, la plus grande chaîne de magasin du pays, Ahlèns - l'équivalent du Printemps ou des Galeries Lafayette - a retiré de la vente tous les produits rembourrés à la plume d'oie : anoraks, doudounes, couettes et oreillers, arguant qu'ils ne pouvaient garantir la provenance des plumes de ces produits. Les services vétérinaires ont dénoncé les pratiques de la ferme hongroise tout comme le ministère suédois de l'agriculture.
En revanche, ce que ni les uns, ni les autres ne précisent, c'est que le plumage des oies vivantes peut représenter jusqu'à 80% de la collecte mondiale des plumes et que les 6 principaux producteurs de plumes sont européens, parmi lesquels la Hongrie, la Pologne et... la France, et concentrent 93% de cette production.Des chiffres disponibles sur le site de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture).
Pour signer la pétition lancée par la Fondation 30 Millions d'Amis à l'attention du minsitre de l'Agriculture hongrois, du ministre de l'Agriculture suédois et du Président du parlement européen, cliquer ici...

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