18 novembre 2009

«Cheval fougueux» se fait la malle en Arabie Saoudite

Pendant que François Fillon essuie la fronde des maires de France opposés à la fin de la taxe professionnelle, Nicolas Sarkozy entame ce mardi après-midi une visite officielle en Arabie Saoudite. Un déplacement opportun, que le chef de l'Etat effectuera en comité très réduit. Il doit être reçu, pour ce séjour privé, dans le ranch personnel du roi Abdallah d'Arabie saoudite, à environ 70 km de Riyad, la capitale.
L'objectif, pour le monarque, «dompter» ce «cheval fougueux» qu'est le président français, et dont le premier déplacement dans le royaume wahhabite en janvier 2008 l'avait laissé sur sa faim, car effectué à un rythme d'enfer. Cette fois, pas de ministres, ni de Carla Bruni-Sarkozy, et peu de journalistes, croit savoir «Le Figaro».
En langage diplomatique, on explique dans l'entourage royal qu'il s'agit de «renforcer les liens» et «élargir le spectre des relations». Du côté de l'Élysée, on n'est guère plus prolixe. Un terne communiqué évoque des «grands dossiers régionaux et des enjeux globaux» (le nucléaire iranien? l'Afghanistan? Le processus de paix israélo-palestinien?).
Selon le quotidien israélien Haaretz, le président français - en contact ces derniers jours avec plusieurs acteurs régionaux comme Benjamin Netanyahu, Bachar al-Assad et Mahmoud Abbas - aurait ressorti des cartons sa proposition d'une conférence internationale de paix à Paris, jusque-là restée lettre morte.
Contrats à signer
Nicolas Sarkozy compte aussi profiter de son séjour pour parler argent. Début 2008, il avait évoqué de «gros contrats à venir» pour un montant potentiel d'une «quarantaine de milliards d'euros». Mais jusque-là, aucun ne s'est concrétisé.
En haut de la liste du chef de l'État, un accord de coopération sur le nucléaire civil qui offrirait au royaume saoudien, qui a déjà signé un texte équivalent avec les Américains, la technologie française de l'EPR. La France espère également placer des frégates et des hélicoptères militaires, et décrocher la construction d'un TGV entre La Mecque et Medine.
En revanche, il est encore une fois peu probable qu'on parle des droits de l'Homme dans le royaume saoudien. En 2008, Nicolas Sarkozy avait cru bon de saluer «la politique de civilisation» entreprise par le roi Abdallah.
Un récent rapport de Human Rights Watch pointe pourtant les discriminations à l'encontre des citoyens chiites du royaume, alors qu'un autre décrit une justice parfois expéditive pour les personnes accusées de terrorisme.

Aucun commentaire: